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LES ÉNERGIES MARINES

Dernière mise à jour : 13 janv. 2022

Notre modèle actuel de production d’énergie à partir des matières premières fossiles est à bout de souffle. Actuellement, les deux sources d’énergie principalement utilisées dans le monde sont le charbon et le pétrole. Le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement sont un excellent reflet des conséquences néfastes de ce modèle énergétique.

Aujourd’hui, la maitrise des énergies renouvelables est un enjeu primordial pour réduire l’impact de notre société sur la Terre et favoriser un avenir plus propre aux générations futures. Une énergie est définie comme renouvelable quand elle provient d’une source qui se renouvelle en permanence. On distingue deux grandes sources naturelles : le soleil (à l’origine des marées, du vent, du cycle de l’eau) et la terre (énergie thermique).




Indépendance énergétique des territoires insulaires et énergie marine


La production d’énergie dans les territoires insulaires présente des contraintes supplémentaires. Les coûts de production sont plus élevés car le rendement par habitant est moins important, ils sont dépendants des pays producteurs de matière première mais aussi des transports.


En Guadeloupe, l’énergie est produite en grande partie par la centrale thermique diesel de Jarry. Ce mode de production d’énergie est aujourd’hui obsolète. Non seulement il implique un transport par voie maritime de la matière première qui engendre une forte pollution (le transport maritime est l’un des secteurs les plus polluants actuellement). Mais la centrale est également un grand émetteur de gaz a effet de serre pour l’île avec des conséquences désastreuses pour l’environnement et la population.

Pour autant, un autre modèle de production est possible avec des rendements équivalents et la mise en place d’un système rendant ce type de territoire indépendant d’un point de vue énergétique : Les énergies marines.


Les énergies marines ou énergies bleues puisent leurs potentiels de l’océan en exploitant son mouvement, sa chaleur et sa salinité. A savoir que les éoliennes offshore (les éoliennes installées en pleine mer) ne sont pas considérées comme une technologie exploitant les énergies marines.


Nous allons ici nous attarder uniquement sur trois énergies maritimes, il existe également d’autres sources d’énergies marines (énergie marine thermique et énergie osmotique) sur lesquelles nous reviendrons en détail plus précisément ultérieurement.


L’énergie des vagues


Illustration Wavegem


L’énergie houlomotrice repose sur la récupération de la force des vagues, qui est un phénomène qui présente un fort potentiel. Les rendements théoriques de l’énergie houlomotrice sont supérieurs à ceux de l’éolien. Les systèmes de capture de l’énergie reposent sur plusieurs principes : capture d’énergie de surface par ondulation des vagues, capture des variations de pression au passage des vagues (variation de hauteur d’eau), capture physique d’une masse d’eau. De nos jours, l’utilisation de l’énergie houlomotrice n’est pas encore répandue car de nombreux défis doivent encore être relevés : corrosion des matériaux, interférence avec la faune, fragilité des dispositif d’amarrage en milieu agité.

Pour autant, c’est une énergie qui présente un vrai potentiel pour l’avenir avec des coûts relativement faible et un fort rendement.


L’énergie des courants marins


Illustration Turbine hydrolienne développée par EDF


Les hydroliennes sont des turbines sous-marine qui génèrent de l’électricité en capturant l’énergie cinétique des courants marins. L’énergie des courants sous-marins offre une importante force motrice, supérieur à la force du vent. De plus, c’est une énergie en continue contrairement à l’énergie houlomotrice.

En 2021, les hydroliennes sont encore en phase expérimental avec plusieurs technologies en cours de développement.

Cependant, son développement se heurte à plusieurs obstacles : la corrosion des matériaux et des systèmes de suspension, un coût très élevé et la levée des boucliers de la part du secteur de la pêche qui ne peut pas pécher au chalut dans les zones d’implantation.


L’énergie des marées


Illustration usine marée motrice de la rance


L’énergie marémotrice est la conséquence du mouvement montant et descendant des masses d’eau mobilisées par la marée. Les centrales marémotrices fonctionnent sur le même principe que les centrales hydrauliques terrestre

s, elles sont implantées dans l’estuaire des fleuves. C’est une source d’énergie intéressante car très peu émettrice de pollution directe, mais elle présente plusieurs limites : Déséquilibre écologique de la zone d’implantation, production d’énergie intermittent, coûts de construction et de maintenance élevés.


Maitriser les énergies marines, un enjeu pour les îles ?


Les technologies permettant de maitriser les énergies marines sont actuellement toutes en cours de développement avec de nombreux prototypes, notamment en Europe. La France et la Norvège sont les leaders dans la mise en place de prototype permettant d’avancer dans la mise en place d’unité de production à grande échelle dans le futur. Il est important de comprendre que les énergies renouvelables ne doivent pas être opposées l’une à l’autre. En effet, l’objectif n’est pas de développer une seule technologie en délaissant les autres sources d’énergies renouvelables. C’est la multiplication des sources d’énergies renouvelables qui permettra sur le long terme de supprimer complètement les énergies fossiles de notre modèle de production énergétique.

Les énergies marines sont un atout formidable pour les îles, notamment dans la caraïbe. Une île comme la Guadeloupe pourrait devenir un territoire pilote dans la mise en place d’un système indépendant de production d’énergie avec la mise en place d’hydrolienne, l’exploitation de la géothermie (déjà en cours à Bouillante), la construction de parc solaire. C’est une piste de réflexion qui doit être considérée très sérieusement par tous afin de penser aujourd’hui le modèle de demain.


Sources :